L'annonce de deux sociétés canadiennes prévoyant de planter du Pinot Noir dans le Nunavut, ce territoire arctique habité par les Inuits ne représente que la partie immergée de l'iceberg. Pour l'heure, seuls des plants génétiquement modifiés seront plantés par 60 degrés de latitude nord. Mais la constante tendance à la hausse des températures provoque des bouleversements importants dans tous les vignobles.
Certains spécialistes considèrent que des régions aujourd'hui déjà très chaudes comme la Barrossa Valley en Australie, la région de Chianti en Italie ou les Côtes-du-Rhône du Sud en France pourraient devenir impropres à la culture de la vignes dans un avenir proche. Quant aux zones viticoles situées sous des cieux plus tempérés, pour s’adapter, elles devraient remplacer leurs cépages traditionnels par des plants venus du sud. A l'inverse, dans le sud de l'Angleterre et en Belgique, pays qui consomment beaucoup de vin mais n'en produisaient jusqu'alors presque pas, on commence à réfléchir à la possibilité de développer des vignobles indigènes.
Une étude de Gregory Jones, un géographe américain, estime que les zones propice à la culture de la vigne se sont déplacées de 80 à 240 kilomètres vers les pôles en un demi-siècle. Si l’augmentation des températures continue au même rythme, cet exode polaire pourrait, selon ce même scientifique, doubler au cours du XXIème siècle. Le phénomène, qui touche les deux hémisphères, a ainsi poussé les entrepreneurs d’Afrique du Sud à décaler leurs vignobles en direction des côtes pour suivre cette évolution.
Cet article est paru dans la rubrique Economie du 20 Minutes du 16 août 2007.
Truffer Alexandre
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