Créée en 1865, Bolle exploite et vinifie plusieurs domaines importants de La Côte. En compagnie de Blaise Hermann, fondé de pouvoir en charge des aspects techniques, RomanDuVin.ch s'en est allé visiter les vignes de l'exploitation à l'occasion des vendanges. Nous avons musardé dans les deux principaux domaines de la maison: Vufflens-le-Château, 8 hectares accolés au magnifique édifice historique, et Sarraux-Dessus, un domaine de 18 hectares dans l'appellation Luins.
A cause des vendanges précoces, une bonne partie des Chasselas et l'intégralité du Pinot ont déjà été encavés. Le jour de notre visite, mardi 2 octobre, les vendangeurs s'affairent autour du Gamay et du Gamaret. Si la météo reste clémente, encore une semaine de travail et tout devrait trouver le chemin des pressoirs.
La presse a déjà tout dit ou presque sur le millésime 2007. Au printemps, on a évoqué une année exceptionnel semblable à 2003 -et ce d'autant plus que les dites «prévisions de saison» promettaient un été caniculaire. L'expérience ayant montré la fallibilité des météorologues le vent a tourné: fin août, on parlait de catastrophe. Depuis le début de l'automne, la question de la qualité a fait place à celle de la quantité. Le mot pénurie est sur toutes les plumes. Mais qu'en est-il exactement?
A première vue, les raisins encore sur pied présentent peu ou pas de signes de pourriture. La situation critique durant juillet et août a été sauvée par l'été indien et la bise qui. en soufflant pendant deux semaines, a séché les grains. Un état sanitaire donc très satisfaisant. Au niveau des sondages, les résultats varient beaucoup en fonction de la situation géographique des parcelles. En clair, la qualité semble au rendez-vous, même si par principe nous refusons de qualifier un millésime avant qu'il soit vinifié, mis en bouteilles et dégustés.
Du côté de la quantité, on s'attend à une année mitigée. Les Pinot ont souffert de problèmes de coulure et les quantités encavées n'atteignent pas, et parfois de loin, les moyennes habituelles. Le Chasselas, pour lequel certains médias ont aussi parlé de pénurie (mais pour des raisons structurelles), ne devrait pas manquer. Si Blaise Hermann confirme que la récolte n'atteint pas tout à fait les objectifs de la maison, le Lavaux produira sans doute plusieurs centaines de milliers de bouteilles de plus que l'année précédente, plombée par les effets de la grêle de 2005. Ce qui équilibrera l'offre du canton.
En résumé, la vendange 2007 semble plutôt réjouir les vignerons vaudois, surtout après les soucis de l'été. La faible quantité produite pose toutefois la question de l'augmentation des prix. Tout à fait justifiée économiquement, cette décision suscite néanmoins de fortes réticences. Affaire à suivre donc.
Truffer Alexandre
©RomanDuVin.ch 2007